Apprivoiser son stress, une action à la fois
Je ne m’ouvre pas facilement. J’ai ce côté très secret malgré une personnalité très extravertie. Mes années professionnelles et ma vie de femme ont été ponctuées d’expériences de vie où le stress m’a pris par les entrailles et secoué comme une poupée de chiffon. Ainsi, je sais que la nouveauté, l’imprévisibilité et le manque de contrôle me rendent vulnérable au stress. Et je sais aussi que le stress peut tuer. Personnellement, il m’a écorché la santé comme ce n’est pas permis. Mais je reste tout de même débordante de gratitude pour les leçons que ces expériences m’ont apprises. Après tout, puis-je vraiment m’en vouloir de m’être laissée envahir par le stress?
Car, il y a un caractère inéluctable au stress. Je vous en avais d’ailleurs parlé dans mon article « Stress au travail : faites-lui faire de l’air! ». Puisque du point de vue neurologique, le stress joue un rôle important dans notre capacité à nous adapter à une nouvelle situation. Mais, comme tout message envoyé par notre cerveau, nous pouvons, une action à la fois, avec surtout beaucoup de bienveillance et d’amour de soi, l’apprivoiser. Pour le faire, il faut prendre chaque expérience avec un certain recul. Même si c’est plus facile à dire qu’à faire dans un quotidien où le tourbillon entraîne son lot de tempêtes!
Quand mon stress devient le stress de l’autre
Cet été, je me suis accordé un très beau voyage. Un retour à la source, un voyage au plus profond de mon petit moi-même. Un grand ménage s’imposait, je vous jure! Depuis les deux dernières années, j’ai perdu mes points de repère. Du jour au lendemain, je suis devenue proche aidante puisque mon conjoint souffre de la maladie d’Alzheimer. Moi qui aime tout comprendre et tout contrôler, j’en ai eu pour mon grade. Mon stress et mon anxiété ont fait un méchant party.
En passant, je n’aime pas le terme de « proche aidante » qui sous-entend que je porte l’autre. Et, encore moins, aidante naturelle, car c’est tout sauf naturel. Je préfère, et de loin, le terme « aidante ». J’aide l’autre dans son chemin de vie. D’ailleurs, le rôle d’aidant ce n’est pas si loin du rôle que doivent jouer les leaders. Ils apportent leur aide et leur soutien à leurs employés. Et, pour y arriver, ils doivent maintenir un réservoir énergétique bien rempli, sans quoi ils auront du mal à jouer pleinement leur rôle. Le stress que vous vivez, que vous tentez de masquer, ce gros méchant loup qui vous mène la vie dure, est perçu par l’autre. Pire encore, il se transfère à l’autre, comme un virus, et vice-versa. Ne laissez pas votre stress déteindre sur votre entourage. Souvent, ce sont ceux qu’on aime qui en paient le prix!
Conseils pratiques pour diminuer son stress
D’ailleurs, les derniers mois m’ont appris que nous ne stressons pas tous pour les mêmes raisons. Et, que notre point de résistance au stress n’est pas le même pour tous. Cependant, peu importe nos sources de stress, pour arriver à l’apprivoiser, il faut savoir prendre soin de soi. Ainsi, puisé à même différentes lectures s’adressant aux aidants, dont le livre Guide de survie des proches aidants de Michelle Arcand et Lorraine Brissette et le livre de Sonia Lupien, Par amour du stress, je vous propose quelques conseils pratiques pour prendre du recul, mettre les choses en perspective et voir votre tourbillon du quotidien sous un angle neuf.
- Demandez-vous : comment gérez-vous votre stress? Par des voies salutaires ou néfastes? Par exemple, je gère mon stress en me renfermant sur moi-même (néfaste) versus je vais marcher (salutaire).
- Mon compte en banque énergétique est-il garni à souhait ou suis-je en faillite énergétique? Et, est-ce que mon entourage remplit ma banque ou la vide?
- Quelle place occupe la culpabilité dans mon quotidien, et comment puis-je l’atténuer? Quelles sont les actions concrètes qui sont à ma portée?
- Ai-je clarifié mes attentes et mes besoins, et est-ce que je les communique clairement à mon entourage?
- Quelles sont mes valeurs? Ont-elles changé depuis les derniers mois?
- Est-ce que je prends le temps de respirer pour m’aérer psychologiquement?
- Comment je développe ma conscience de soi? Qu’en est-il de mon assurance, mon estime de soi, mon assertivité et ma capacité d’exprimer mes sentiments sans peur ni culpabilité?
- Je me familiarise avec mes sources de stress grâce à la grille C.I.N.É. conçue par Sonia Lupien. Je réponds à son questionnaire.
- Quelles sont mes croyances limitantes et comment puis-je les faire évoluer?
- Sur qui puis-je réellement m’appuyer pour diminuer mon stress?
Car il faut se le rappeler : derrière chaque situation stressante se cache une opportunité, un cadeau. Que choisissez-vous? De laisser le stress vous rentrer dedans ou de cohabiter avec lui et apprendre à en tirer profit? D’ailleurs, lorsque j’accompagne un leader, je lui propose toujours de voir ses défis sous un angle neuf. Avec un peu de recul, ils découvrent ces belles opportunités qui s’offrent à eux! Ainsi, je vous encourage à faire de même. Et vous souhaite à tous une bonne rentrée!