Après vous avoir parlé des écueils liés à la culture de la surperformance en entreprise, place au surmenage. Peut-être avez-vous parfois le sentiment de surmenage ou d’usure? Le surmenage est une conséquence directe de la culture de la surperformance dans laquelle nous vivons et prend parfois sa source dans nos propres réflexes. Le surmenage chronique peut avoir des répercussions graves sur la santé, votre santé, mais aussi celle de votre entourage et des entreprises. Ainsi, je vous propose de décortiquer ce qu’est le surmenage, identifier les signes avant-coureurs, explorer ses effets sur la santé et ses conséquences. Et enfin, voyez quelles stratégies s’offrent à vous pour l’éviter ou le surmonter.
Qu'est-ce que le surmenage?
Le surmenage donne parfois l’impression d’usure. Il guette les personnes soumises à une charge de travail excessive, dépassant leurs capacités physiques et mentales. Il ne s’agit donc pas simplement d’avoir une journée difficile ou une semaine chargée. Mais plutôt un état de pression constante où le travail semble interminable et où les attentes dépassent ce que l’on se sent raisonnablement capable d’accomplir. Ainsi, on peut dire que le surmenage est un déséquilibre entre les exigences professionnelles et les ressources disponibles, qu’il s’agisse de temps, d’énergie ou de soutien.
Et c’est souvent ce déséquilibre, perçu ou réel, qui vous met dans un état de surmenage. Comme l’explique la psychologue Emilie Perrot : « on a l’impression de ne pas réussir à accomplir ses tâches, de ne jamais dormir assez et de courir après le temps en permanence ». Un sentiment que je sais que bon nombre d’entre vous ont déjà ressenti. Et soyons clairs : le surmenage n’est pas synonyme de burn-out. Mais c’est une étape qui peut y mener. Le surmenage peut aussi provenir de sa vie personnelle. Et, il doit être pris au sérieux. Car il agit telle une sonnette d’alarme que vous envoie votre corps afin d’éviter le précipice.
Le surmenage et ses conséquences
Les sonnettes d’alarme sont nombreuses. Entre autres, parce que nous ne prenons pas le temps de les écouter. En voici quelques-unes :
1. Une fatigue persistante et de l’insomnie : une sensation de fatigue constante, même après une nuit de sommeil. L’espoir qu’en coupant vos heures de sommeil, vous y arriverez. Ou encore des difficultés à vous endormir, voire de trouver le sommeil. L’impression d’avoir la tête pleine ou de vous réveiller pour prendre des notes durant la nuit. Le manque d’énergie pour passer au travers de vos journées. Le besoin de consommer de la caféine, du sucre, de l’alcool ou autre addiction pour vous aider.
2. Une sensibilité accrue aux distractions : qui dit fatigue ou insomnie dit diminution des capacités de concentration et une émotivité accrue. Ce qui peut mener à une plus grande propension à la distraction, à l’oubli ou à la procrastination. Car loin d’être un problème de gestion du temps, le surmenage entraîne souvent des distractions inhabituelles.
3. Une irritabilité soudaine et des sautes d’humeur : en bref, vous ne vous reconnaissez pas en certaines situations. C’est comme si quelqu’un agissait à votre place. Comme si ce quelqu’un avait constamment la mèche courte… très courte.
4. Vous n’avez plus de temps pour vous : peut-être que cette sonnette d’alarme devrait figurer de vos préoccupations premières? Vous n’avez plus de temps pour vous entraîner, pour voir vos amis, pour vous recentrer, pour vos enfants, pour vous…
Toutes ces sonnettes d’alarme annoncent des conséquences pouvant être dévastatrices pour votre santé, tant physique que mentale. Et qui vont bien au-delà de la personne. Elles peuvent également affecter l’ensemble de l’équipe, voire l’entreprise. Que ce soit en termes de diminution de la productivité ou d’augmentation d’absentéisme, le surmenage peut venir perturber le bon fonctionnement des équipes et de l’entreprise. À long terme, ceci peut venir gangrener la culture d’entreprise, jouer sur le moral des troupes et mener à une augmentation du taux de roulement.
Ce qui se cache derrière le surmenage
Mais alors, la question se pose : pourquoi acceptons-nous d’être ou de nous surmener? Qu’est-ce qui fait que nous acceptons de tirer à ce point l’élastique avant de mettre en place des balises pour nous assurer que nos limites soient respectées. Selon moi, il y a plusieurs facteurs sous-jacents qui peuvent l’expliquer. En voici quelques-uns :
1. La culture de la surperformance : je vous en ai parlé dans mon dernier article. Le culte de la surperformance continue à être très répandu. Faire de longues heures, être réactif aux courriels, même en vacances, constamment dépasser les attentes et les objectifs, travailler les soirs et les weekends… Bon nombre d’entreprises continuent à valoriser ce type de comportements alors qu’ils conduisent souvent au surmenage. Plus étonnant encore, nombreuses sont les personnes qui carburent à la superformance.
2. Des pressions extérieures : que ce soit le manque de soutien managérial, l’incertitude économique ou son propre bagage, certaines personnes se sentent obligées d’en faire toujours plus, et ce, parfois au détriment même de leur santé.
3. Les nouvelles technologies : Les technologies modernes ont rendu le travail omniprésent. Les employés sont souvent sollicités en dehors des heures de travail, ce qui rend difficile la déconnexion. Et puisque ce problème est quasiment au niveau épidémique dans notre société, je vous invite d’ailleurs à lire cet excellent article sur le besoin de déconnexion et les manières d’aider les équipes à y arriver.
Une autre piste que je trouve fort intéressante a été avancée par l’auteur Greg McKeown dans son livre intitulé L’Essentialisme : faire moins mais mieux : l’art d’être réellement efficace. Il y explique que lorsque le mot priorité est entré dans notre vocabulaire il y a de ça maintenant quelques siècles, il était toujours au singulier. Et ce n’est que vers la révolution industrielle, au 19e siècle, que ce mot a commencé à être utilisé au pluriel. Ainsi, d’une priorité, nous sommes passés à des priorités personnelles et professionnelles. Un grand saut qui pourrait être au cœur même du problème du surmenage, voire de l’usure ressentie par de nombreuses personnes. Et qui a été exacerbé dans les dernières décennies par les outils technologiques qui ont été développés pour nous aider à gérer ces nombreuses priorités. Menant à une multiplication de ces priorités. Pas étonnant que nous soyons à bout de souffle!
L’essentialisme : une solution au surmenage?
Quelles stratégies s’offrent à vous pour éviter le surmenage? Il n’existe pas de baguette magique bien que… Dans son livre, Greg McKeown décrit les bases d’une forme d’autodiscipline qu’il appelle l’essentialisme. On pourrait la décrire comme étant la capacité à mieux choisir les choses sur lesquelles on consacre son énergie afin de faire moins, mais mieux. Ainsi, il déconstruit la notion de la pluralité des priorités pour revenir à sa forme singulière. J’adore! Car selon lui, nous sommes constamment amenés à croire que nous pouvons tout avoir, tout réussir et tout mener de front. Mais en réalité, c’est tout le contraire. Voilà comment « notre quête du succès peut devenir un catalyseur de l’échec ».
Selon lui, il est donc important de distinguer l’essentiel du non essentiel dans sa vie. Afin de laisser plus de place pour mener à terme les projets et dossiers sur lesquels nous pouvons avoir la plus grande contribution. Et il pousse sa réflexion encore plus loin. Pour lui, si nous ne choisissons pas ce sur quoi nous allons consacrer notre temps et énergie, ce sont les autres (nos collègues, nos patrons, nos clients, nos familles…) qui le feront pour nous. Laissant alors la place libre au surmenage en acceptant de nous faire tirer dans toutes les directions.
Voici l’occasion d’apprendre à mettre vos limites et vous mettre en priorité. Pour y arriver, prenez le temps de vous doter d’une vision très claire des choses sur lesquelles vous souhaitez, devez et voulez consacrer vos énergies. Où devez-vous vous investir? Qu’est-ce qui est réellement essentiel? Vous pourrez non seulement éviter le surmenage, mais vous préserver tout en étant réellement à votre meilleur. Un plus pour vous, votre entourage, votre équipe et l’entreprise!
Besoin d’aide? Je suis là pour vous!
Vous vous sentez submergé, usé ou stressé? Un accompagnement personnalisé en coaching exécutif et de gestion pourrait s’avérer LA solution pour prendre un peu de recul et vous aider à voir les choses autrement. Prenez le temps de vous évaluer et de revoir vos rituels de réussite. Donnez-vous la permission d’exceller dans votre rôle et dans votre vie sans vous surmener. Retrouvez vos essentiels pour devenir le leader que vous souhaitez être et celui dont l’équipe et l’entreprise ont réellement besoin.