Dans notre société, le perfectionnisme est souvent perçu comme une qualité. Car bon nombre de personnes croient que ceci est le signe d’un grand dévouement à son travail. Et quand nous savons à quel point cette compétence est valorisée en entreprise (avec 53% des chefs d’entreprise qui disent que cette compétence est la plus recherchée), on comprend mieux pourquoi les perfectionnistes ont souvent l’impression que ce trait de personnalité joue en leur faveur.
Cependant, concrètement, il y a une différence fondamentale entre perfectionnisme et dévouement. Le dévouement au travail repose sur l’engagement à atteindre des objectifs. Alors que le perfectionnisme s’ancre dans une quête incessante de perfection qui peut, paradoxalement, nuire à la productivité. Pire, cette quête cache souvent une peur inavouée. Peur d’être jugé, peur de déplaire, peur de perdre son travail… Ainsi, aujourd’hui, je vous invite à découvrir les répercussions que le perfectionnisme peut avoir sur la productivité voire sur la santé. Et voir comment on peut surmonter le perfectionnisme à partir de ses émotions, en développant son intelligence et agilité émotionnelle.
Le perfectionnisme : ce qui se cache derrière
Le perfectionnisme, bien qu’il puisse sembler motivé par une quête de l’excellence et de rigueur, est souvent enraciné dans des mécanismes de défense psychologiques. Ces mécanismes sont des mesures d’adaptation sociales inconscientes que le cerveau utilise pour nous protéger contre des émotions douloureuses. Ou des expériences désagréables. Comme la peur de l’échec, le syndrome de l’imposteur, l’insécurité, le jugement des autres et même le rejet. D’ailleurs, comme l’explique Brené Brown, «lorsque le perfectionnisme est notre moteur, la honte est au volant et la peur est le passager qui critique chaque geste».
Et les causes peuvent être nombreuses. Pour certains, cette quête de la perfection est née dans l’enfance. Alors qu’ils étaient récompensés pour leur bon travail et recherchaient donc cette validation extérieure. D’ailleurs, de nombreux psychologues ont démontré le lien entre les attentes parentales élevées et le perfectionnisme chez l’adulte. Pour d’autres, c’est la peur de l’échec qui les pousse à vouloir être parfaits afin de l’éviter à tout prix. Car, oui, ce mécanisme de défense peut avoir l’effet inverse que celui souhaité. Et nous empêcher d’atteindre notre plein potentiel.
Le perfectionnisme et ses répercussions
Car alors que les perfectionnistes adoptent ce mécanisme de défense pour atteindre le succès, l’effet peut être inverse. Ainsi, chaque projet peut alors devenir une source de stress quasi paralysante. Avec un retard occasionné par une analyse excessive et une créativité étouffée sous le poids de l’exigence. Ainsi, au lieu d’avancer, on finit par stagner et ainsi saper ses chances de réussite. Le perfectionnisme peut également pousser vers la procrastination dite perfectionniste. En voulant que leur travail soit impeccable, les perfectionnistes hésitent à commencer une tâche par peur de ne pas pouvoir l’exécuter parfaitement. Augmentant alors la spirale d’anxiété liée à la peur de l’échec.
Mais il y a plus. Le perfectionnisme peut également avoir son lot d’effets néfastes sur la dynamique au sein de l’équipe. Car par peur que le travail ne soit pas à leurs hauts standards, les personnes avec des propensions au perfectionnisme craignent que le travail effectué par d’autres ne réponde pas à leurs standards. Cela peut se traduire par une tendance à la microgestion. Ce qui peut être un frein à la productivité de l’équipe et même à son engagement.
Quelques clés pour surmonter le besoin de perfection
Fort heureusement, il existe des moyens de surmonter le perfectionnisme. En voici quelques-uns que vous pouvez mettre en pratique dès aujourd’hui :
Mesurer le ratio entre l’effort fourni vs l’impact. Quand nous sommes perfectionnistes, nous voulons que chaque détail d’un projet soit bien ficelé. Même les détails les plus anodins comme le choix d’une formulation dans un courriel. Mais pour que sa productivité, ou celle de notre équipe, ne soit pas minée par ce besoin de perfection, il est important de savoir regarder les différentes tâches à travers le prisme de l’impact. Ainsi, se poser la question « suis-je productif.ve en m’attardant sur ce détail? ». Ou encore « ce détail aura-t-il réellement un impact sur la façon que le travail sera reçu? ». Souvent, la réponse est non. Car parfois, il est plus important de faire avancer le dossier afin de ne pas atteindre un seuil de rendement décroissant.
Recadrer les pensées intrusives. La peur de l’échec est souvent liée à une tendance à ressasser nos échecs passés. Ainsi, en cherchant à vouloir apprendre de ses « erreurs » passées, une personne peut ressasser constamment l’événement afin de trouver une solution parfaite. Et puisque la solution parfaite n’existe pas, ceci crée un cercle vicieux. Nous forçant alors à rester bloqués sur les difficultés et non sur les solutions.
Une manière de rompre le cycle? L’effet de porte. Ce phénomène psychologique est utilisé par les sportifs de haut niveau pour éliminer leur peur de l’échec. Ainsi, puisque notre cerveau efface certains éléments de notre mémoire à court terme dès que l’on change de pièce ou de lieu, on peut utiliser ce mécanisme pour recadrer nos pensées. Par exemple, si nous craignons d’échouer, on peut profiter de chaque changement de pièce pour se rappeler des succès que nous avons vécus. Permettant, ainsi, de faire baisser notre anxiété de performance. Ingénieux, non?
Développer son intelligence émotionnelle. En développant sa capacité à reconnaître et à gérer ses émotions, on peut apprendre à identifier les déclencheurs de notre perfectionnisme. Et remplacer la quête de perfection par une recherche d’excellence réaliste et durable. Pour soi et pour son équipe.
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