Quel est l’impact de ruminer des pensées négatives au travail? Les ruminations mentales sont plus présentes qu’on ne l’imagine. Et, plus on rumine, plus les pensées négatives se multiplient. D’ailleurs, plus de la moitié des adultes disent ruminer souvent des pensées négatives. Et, plus on rumine, plus ces pensées se multiplient. Il faut savoir que ruminer est une expérience humaine tout à fait normale. Cependant, cette habitude n’est pas sans sur la santé mentale et physique. Et lorsqu’elle devient chronique, elle peut engendrer un stress persistant, un sentiment d’impuissance, voire d’épuisement. Mais en cherchant à en comprendre les origines et en adoptant des stratégies pour la gérer, il est possible de retrouver son équilibre mental et émotionnel. Cet article va donc explorer le mécanisme neurologique derrière les ruminations, les effets qu’elles peuvent avoir au travail, et proposer des solutions pour briser ce cercle vicieux.
Qu’est-ce que la rumination mentale ?
La rumination se manifeste par une tendance à ressasser des pensées négatives sans parvenir à en sortir. Contrairement à une réflexion productive, la rumination est stérile et souvent axée sur des regrets ou des soucis qui dépassent notre contrôle immédiat. Et elle peut être déclenchée par des choses parfois anodines de notre quotidien. Par exemple, un supérieur qui fronce les sourcils lors de notre présentation. Ou un client qui ne répond pas à votre courriel. Ce genre d’événement peut nous amener à ressasser ce qui s’est passé. Et imaginer le pire.
Ce phénomène est en soi très normal. Notre cerveau est littéralement construit pour nous garder en vie et à revoir les événements pour détecter toute menace. Le problème? C’est qu’il y a une différence entre la réflexion productive et la rumination. Dans le premier cas, notre cerveau veut nous aider à faire la lumière sur un éventuel problème pour le régler rapidement. Et ainsi tirer des leçons constructives et comprendre ce qui aurait pu contribuer à la situation. Dans le deuxième cas, la rumination se concentre exclusivement sur des pensées négatives et à les répéter en boucle. Souvent des idées auxquelles nous adhérons sans fondements.
Notre imagination est fertile… dans le cas des ruminations, disons qu’elle ne nous rend pas service. Ainsi, notre cerveau ne trouvant pas de solution à un problème, va continuellement revisiter le problème. En y ajoutant au fur et à mesure son grain de sel et, dans le cas des ruminations, une couche supplémentaire de négativité. Ce qui, on le comprend, ne nous aide aucunement à trouver des solutions. Pire, ces pensées peuvent carrément nous paralyser en produisant un sentiment d’angoisse et de stress.
Les conséquences des ruminations mentales au travail
Ces ruminations ont, bien évidemment, de nombreuses conséquences au travail. Car ces pensées peuvent nous empêcher de voir clairement les choses et de trouver des solutions pour résoudre le problème perçu. Et les effets pour l’entreprise sont indéniables. Ainsi, « lorsque des individus – ou des équipes entières – ont l’habitude de trop réfléchir, cela crée un goulot d’étranglement. La prise de décision est ralentie, des opportunités sont manquées et une culture de l’aversion au risque peut s’installer, étouffant la croissance de l’entreprise. » (Harvard Business Review) Puisque la rumination réduit considérablement notre créativité et notre capacité à innover. En fait, si on prenait un pas de recul, on verrait bien que nous amplifions une fausse réalité. Et qu’au fond, le monstre qui semble projeté sur l’écran n’est en fait qu’une vilaine petite mouche.
De plus, ceci peut avoir de nombreux effets sur les relations de travail. Ainsi, une personne en proie à des ruminations peut être plus réactive ou moins ouverte à la communication. Pour toutes sortes de raisons, je choisis de ruminer mon malaise, plutôt que d’exprimer une attente ou un besoin. Ce qui peut nuire à la dynamique d’équipe. Cette tendance à ruminer peut donc engendrer un climat de travail plus tendu, où les malentendus et les conflits sont plus fréquents. Puisque les collègues peuvent se sentir frustrés ou incompris face à une personne qui semble préoccupée ou distante. Par conséquent, la coopération et la collaboration peuvent en pâtir, ce qui affecte non seulement le moral des équipes, mais aussi leur productivité. Il est donc essentiel de savoir mettre un terme aux ruminations avant qu’elles deviennent trop envahissantes.
Surmonter les ruminations : quelques stratégies gagnantes
Heureusement, il y a plusieurs méthodes que nous pouvons mettre en place pour réduire les effets néfastes de la rumination. En voici quelques-unes que vous pouvez mettre en place rapidement :
Muscler son intelligence émotionnelle : développer son agilité et sa maturité émotionnelle. Car, comprendre ses émotions et savoir reconnaître son fonctionnement émotionnel est clé pour arriver à déconstruire des mécanismes tels que celui de la rumination mentale. Tourner cette lacune à son avantage en développant, par exemple, sa capacité de s’affirmer ou d’exprimer ses sentiments. Ou encore, développer sa confiance ou son estime de soi. Une telle démarche permet de mieux cerner les émotions cachées et, par le fait même, de moins ruminer. Le résultat? Un impact positif direct sur soi, des communications porteuses et une meilleure efficacité au travail.
Essayer la réévaluation cognitive : il est important de se rappeler que notre cerveau n’interprète pas toujours correctement les événements. Et les informations qu’il nous envoie sont souvent déformées par le prisme de nos biais cognitifs. Et cela pour une myriade de raisons! Soyons bienveillants avec nous-mêmes et apprenons plutôt à défier nos pensées négatives. Exerçons-nous à trouver une autre manière de voir les choses. Car comme le disait Jean-Pierre Bacri : « anticiper le malheur, c’est le vivre, éventuellement, deux fois ».
Respirer : ceux et celles qui me suivent savent à quel point je suis une adepte de la méditation en plus de pratiquer la pleine conscience et la cohérence cardiaque. J’apprends à respirer… il était temps. Selon moi, il n’y a pas meilleur moyen pour recentrer son attention. Et apprendre à observer et accueillir les pensées suggérées par notre cerveau sans s’y attacher. Car c’est ce détachement qui nous permettra d’éviter de remplir notre « poubelle émotionnelle » et prendre de meilleures décisions. Freinons notre bavardage ou, si vous le préférez, notre bitchage intérieur.
Et je vous invite également à relire mon article sur le perfectionnisme dans lequel je parle d’une technique utilisée par les athlètes professionnels pour taire les pensées négatives. C’est une technique qui peut être très utile pour arrêter de ruminer.
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