Le leadership a beaucoup évolué depuis la dernière décennie.Et les attentes des employés face à leur leader aussi. D’ailleurs beaucoup disent que nous sommes maintenant entrés dans une nouvelle ère : celle de l’économie de l’humain.
Le leadership humain : remise en contexte
Nous sommes donc passés d’une économie industrielle à une économie de cerveau puis à celle de l’humain. Dans les deux premiers cas, les travailleurs étaient vus comme des ressources. Leur « humanité » rentrait rarement dans l’équation. Dans le cas de l’économie de l’humain, ce sont justement les traits « humains » de la personne qui sont considérés comme les actifs des entreprises. Ainsi, « la créativité, la passion, le caractère et l’esprit de collaboration – leur humanité, en d’autres mots. La capacité à tirer parti de ces forces sera ce qui donnera un avantage concurrentiel à une entreprise par rapport à une autre » ( « From the knowledge économy to the human economy », Harvard Business Review, traduction libre).
Et on va se le dire, c’est une bonne chose. Car la quête du profit à tout prix, la pression de rester au top et de cacher ses vulnérabilités, a fini par user beaucoup de gens. D’où le problème endémique de l’épuisement professionnel. Pas étonnant que les jeunes aient autant envie d’un changement en profondeur au sein du monde du travail. Et depuis la pandémie, cette envie de changement s’est généralisée à l’ensemble des travailleurs, tous âges confondus. Mais le changement tarde encore à avoir lieu. Ainsi, en 2022, la firme Gartner a effectué une enquête auprès de 3400 employés et seuls 29% d’entre eux disaient avoir un leader qui correspondait à ce style de leadership.
Le leadership humain : ce que c’est
Je suis tombée sur un article, il y a de ça quelque temps, qui comparait le leader humain au chef d’orchestre. Et je trouvais que l’analogie utilisée par l’auteur était particulièrement intéressante. Pourquoi? Car une des premières compétences que doit développer le leader humain est l’écoute. Ainsi, tout comme un chef d’orchestre, il faut savoir être attentif et écouter chaque membre de son équipe. Mais aussi savoir reconnaître la contribution de chacun. Ceci lui permettra alors d’amener cet ensemble de personnes à créer un chef-d’œuvre ou, dans le cas de l’entreprise, atteindre les objectifs.
Car si nous ne prenons pas le temps de nous attarder sur chaque personne de l’équipe, peu importe ce que nous faisons, le résultat aura obligatoirement de fausses notes. Ainsi, la réussite de tous dépend de chacun. Ce que cela sous-entend? Écoute, bien sûr, mais aussi compassion et empathie. Prendre le temps de reconnaître ceux qui ont besoin de soutien, savoir détecter les conditions qui permettront à chacun de donner leur meilleur. D’ailleurs, Yannick Nézet-Séguin explique dans une entrevue accordée à Stéhan Bureau que son rôle, comme chef d’orchestre, est de se mettre au service de ses musiciens et de les aider à s’élever. Et, pour y arriver, il doit s’engager à être à son meilleur dans son rôle. Alors, voici ce qui fera toute la différence au bout du compte.
Le leadership humain et l’authenticité
Une facette importante de ce type de leadership : l’authenticité. Car pour que les personnes aient confiance en leur leader et accepte de les suivre, il faut savoir être authentique. Et je dirais même qu’elle est la clé du leadership humain. Pourquoi? Parce que l’authenticité mène à la connexion. Et c’est précisément cette connexion qui permet de créer un environnement propice à l’atteinte du plein potentiel de chacun.
Caroline Menard de Revue Gestion l’exprime très bien lorsqu’elle dit : « Afin d’être en mesure de faire progresser leurs organisations dans un monde où le rythme des transformations s’accélère, les gestionnaires et les personnes dirigeantes ne peuvent plus s’appuyer sur un style unidirectionnel, déconnecté des valeurs qu’ils ou qu’elles sont censés représenter. » Encore mieux, cette connexion entre le leader et son équipe mènera à un plus grand sens de loyauté envers l’entreprise. Et avec la pénurie de la main-d’œuvre qui frappe beaucoup d’industries, cet argument, à lui seul, devrait en encourager plusieurs à revoir leur manière de faire.
Comment développer un leadership humain
Voici quelques trucs pour vous aider à développer un leadership plus humain :
- Créez des espaces de discussion pour votre équipe. C’est le meilleur moyen pour vos employés de sentir qu’ils sont écoutés, mais aussi pour vous de pouvoir avoir l’heure juste par rapport aux besoins et préoccupations de votre équipe. Et éviter ainsi que les problèmes deviennent plus grands.
- Faites preuve d’empathie et sachez vous mettre à la place de l’autre. Car l’empathie a un effet très positif sur les gens. Particulièrement en temps de stress. Et bonne nouvelle pour ceux qui croient ne pas être empathiques naturellement : c’est quelque chose qu’on peut développer avec le temps.
- Assurez-vous d’être cohérent. Il faut qu’il y ait une concordance entre ce que vous dites et faites. Car sinon vos paroles sonneront faux. Et votre authenticité en prendra pour son grade.
- Soyez à votre meilleur en développant votre capacité de bien gérer vos émotions; soit votre intelligence émotionnelle. Beaucoup des compétences liées au leadership humain sont des compétences rattachées à cette force.
Et n’hésitez pas à remettre à jour vos compétences en leadership. Je le dis tout le temps : on ne naît pas leader, on le devient. Donc chercher de l’aide pour mieux vous outiller est tout à fait normal. Surtout à la vitesse à laquelle viennent les changements dans le monde actuel. J’organise d’ailleurs un nouveau boot camp de leadership. Pour en savoir plus sur cette formation, je vous invite à cliquer ici.
