Comment motiver une équipe à bout de souffle? Vous êtes nombreux à me le témoigner et, ce que je constate sur le terrain en ce moment, c’est que beaucoup d’équipes le sont. Et ce n’est pas vraiment étonnant. Les dernières années ont été particulièrement éreintantes pour tout le monde. Entre les incertitudes économiques, le roulement de personnel, le bouleversement des habitudes de travail et les changements au sein des équipes… Il devient de plus en plus difficile de motiver son équipe et de dire à son équipe que tout va bien aller. Et surtout qu’ils nous croient ou que nous y croyons aussi.
Et je veux justement prendre un instant pour souligner ce dernier point. Car oui, les leaders sont, eux aussi, au bout du rouleau. Surtout qu’arriver à maintenir le moral des troupes dans ces conditions est loin d’être évident. Ainsi, même si cet article parle beaucoup de l’équipe, sachez que les leaders, comme vous, doivent s’assurer de maintenir leur réservoir bien plein. Donc, les conseils donnés ici vous sont tout autant destinés.
L’essoufflement : les signes avant-coureurs
Avant que l’équipe frôle l’épuisement, il y a souvent des signes avant-coureurs. Et ce sont eux auxquels il faut prêter attention. Car une fois l’épuisement atteint, il est plus difficile de faire marche arrière. Voici donc une liste, non exhaustive, de certaines choses qui devraient vous mettre la puce à l’oreille que votre équipe aurait besoin de plus de soutien :
- Une baisse de productivité qui peut passer par la procrastination ou le désengagement.
- Absentéisme. Et pas nécessairement des journées complètes. Ça peut être aussi un employé qui arrive souvent en retard et qui part tôt. Car ceci signifie que la motivation est en train de flancher.
- Négativisme ou anxiété. Il est difficile de rester optimiste ou maître de ses émotions lorsque l’on est fatigué.
- Beaucoup de personnes choisissent de s’isoler quand elles ne vont pas bien pour panser leurs blessures loin du regard des autres.
Ce que cache l’essoufflement
Mais comme avec tout ce qui concerne les émotions, ce que nous ressentons est le signe de quelque chose endémique et à laquelle notre cerveau aimerait que nous trouvions une solution. Et dans le cas de l’essoufflement, notre cerveau veut nous faire comprendre que l’effort exigé est plus grand que ce que nous sommes capables de donner.
Ainsi, la question qu’il faut poser est la suivante : qu’est-ce qui nous permet de recharger nos batteries? Et qu’est-ce qui les vide et nous met à plat? Car, alors qu’il est vrai que nous ne pouvons pas nous attendre à faire que des tâches qui nous font vibrer, nous pouvons tout de même essayer d’arriver à trouver un équilibre entre les deux. Et c’est là où un dialogue ouvert et honnête entre les membres de l’équipe et son leader est crucial.
D’ailleurs, pour alimenter cette discussion, un bilan des talents de votre équipe ou une activité de cohésion d’équipe pourraient être de mise. Ceci vous permettra, entre autres choses, de mieux se connaître, de faire le plein d’énergie et de découvrir comment mettre les forces de chacun à profit pour l’entreprise. Car, il n’y a pas de secret : utilisation des forces égale épanouissement au travail. Un donnant-donnant non négligeable pour l’employé, l’équipe et l’entreprise.
Quelques trucs supplémentaires pour éviter l’épuisement
Voici d’autres choses que vous pouvez mettre en place pour aider votre équipe à reprendre du poil de la bête :
- Identifiez les causes d’usure : chaque personne a des déclencheurs de stress. Les textos arrivant toutes les deux minutes. Les courriels reçus le week-end. Le nombre de réunions. Et il est donc important d’en discuter afin de trouver un moyen de réduire ces irritants.
- Donnez la chance aux membres de votre équipe de déballer leur sac. Il est très libérateur de ressentir qu’on a un espace où on sera entendu. Et on le sait : vaut mieux le vider petit à petit plutôt que d’accumuler. Car les émotions ne disparaissent pas. Elles finissent toujours pas rejaillir pour se faire entendre. Et quand elles le font, elles sont décuplées.
- Faites preuve de compassion. Envers vous-mêmes et votre les membres de votre équipe. La perfection n’existe pas. Et la manière parfaite de réagir aux situations non plus. Faites de la place à l’imperfection.
- Développez un mental d’acier. Je vous invite à lire cet article très intéressant sur le sujet rédigé par un de mes confrères, Louis Belleau.
- Laissez les membres de votre équipe vous guider et vous dire ce dont ils ont besoin. Parfois, nous aimons trouver des moyens rapides pour panser les bobos comme avec des bonis. Mais voilà. Ces méthodes tombent souvent à côté de la plaque. Pourquoi? Parce que nos sources de motivation ou de bien-être nous sont propres. Il est donc important pour le leader de prendre le temps d’écouter.
Développer l’intelligence émotionnelle
L’intelligence émotionnelle permet d’être mieux armé contre les aléas du monde du travail, mais aussi de la vie. Pourquoi? Parce qu’elle nous aide à réguler nos émotions, nos actions et nos relations. Et dans un environnement de travail souvent stressant, ces facettes sont constamment mises à rude épreuve. Mais il y a plus. Cette forme d’intelligence permet également d’accroître notre résilience. Nous comprenons donc pourquoi elle est d’autant plus essentielle. Donc, si votre équipe est essoufflée, pourquoi ne pas l’aider à développer son intelligence émotionnelle afin qu’elle acquiert les outils nécessaires pour recharger ses batteries, peu importe les circonstances?
